Dans l’écosystème des télécoms, deux termes portent particulièrement à confusion : VOIP et TOIP. Si pour le grand public ces termes résonnent vaguement comme quelque chose de familier, nous sommes en droit d’attendre de la part des professionnels une parfaite compréhension de ce qui les différencie. Et pourtant… Une recherche sur le web suffit à constater presque autant de définitions que d’articles sur le sujet. Quand on connaît l’importance de ces deux concepts dans l’évolution de la téléphonie au sein des entreprises, il nous paraît important d’apporter quelques éclaircissements.


VOIP et TOIP : définition des concepts

VOIP : un protocole

La VOIP (Voice over Internet Protocol) n’est qu’un protocole permettant de transporter les flux voix au moyen du protocole IP. La VOIP est donc à considérer au niveau des abonnements téléphoniques : au lieu d’acheminer la voix sous le protocole RTC, on l’achemine désormais via le protocole IP comme n’importe quelle autre donnée informatique. On peut ainsi utiliser des téléphones analogiques traditionnels au moyen d’un dispositif capable de convertir des données vocales analogiques en bits numériques. Ces derniers sont ainsi acheminés sur un réseau IP, à la place des réseaux téléphoniques RTC traditionnels.

Les entreprises qui souhaitent conserver leur PABX peuvent utiliser un convertisseur RTC/IP (IAD). L’intérêt principal de passer à la VOIP ? Les coûts moindres et la flexibilité. En effet, puisque les réseaux VoIP acheminent du « flux voix » sur un réseau IP, l’administrateur dispose d’un contrôle accru dans la gestion de ce trafic vocal.

TOIP : une infrastructure

La TOIP signifie que tout le système de téléphonie de l’entreprise fonctionne en IP depuis le téléphone. Concrètement, ce n’est pas que la voix qui va transiter en IP sur les réseaux opérateurs mais avant tout le système de téléphonie qui va fonctionner sur le protocole IP grâce à un IPBX. Les téléphones vont donc être branchés directement sur le réseau informatique de l’entreprise en fonctionnant sur le même protocole, le même langage donc, que l’informatique.

Imaginez alors les possibilités offertes par un tel système :

  • La convergence téléphonie et informatique rendent possibles la remontée de fiche, le pilotage de la téléphonie par un logiciel métier, la dématérialisation du téléphone par un Softphone etc …
  • Un câblage unique et banalisé pour la téléphonie et l’informatique, permettant de dégager un gain financier de 50%

L’intérêt de la TOIP ? Accroître la productivité. Ce terme est donc utilisé le plus souvent dans les environnements professionnels.

VOIP et TOIP : une différence notable

Bien que notable, la différence entraîne de très nombreuses confusions, même chez les professionnels. Pour simplifier et bien comprendre, nous pouvons mettre en avant 2 différences majeures : les fonctionnalités et l’investissement.

Les fonctionnalités

La VOIP n’étant qu’un changement de protocole d’acheminement, elle n’offre pas de fonctionnalités en soi; les fonctionnalités continuant à être opérées par un système téléphonique analogique traditionnel.

La TOIP révolutionne, elle, les usages et permet d’intégrer des fonctionnalités supplémentaires, en lien avec l’informatique. Celle-ci remplace donc l’infrastructure RTC par une solution entièrement informatisée. Les postes téléphoniques peuvent ainsi être remplacés par des «téléphones logiciels», Softphone, qui permettent à un PC compatible audio de servir de terminal.

L’investissement

Pour simplifier au maximum, disons que la VOIP coûte moins que la TOIP. En effet, la VOIP est un protocole sur lequel on peut basculer avec la mise en place d’un convertisseur. Mais d’un point de vue fonctionnement, ce changement sera tout à fait transparent sans aucun apport fonctionnel. En revanche, la TOIP étant une infrastructure, l’investissement est plus conséquent : IPBX (qui peut être hébergé dans le cloud avec une solution Centrex), postes IP, routeurs etc.

Mais l’objectif est différent finalement : la VOIP offre une continuité de service, la TOIP des gains de productivité. Et cela fait toute la différence.